Orlando, Jardin d’Ecrivains

OrlandoJ’ai découvert Jardins d’Ecrivains en même temps que la dernière de ses créations, Orlando. Fondée l’année dernière par Anaïs Biguine, la maison de niche propose des parfums inspirés par la littérature et ses personnages. Il y a d’abord eu George, qui emprunte à George Sand son caractère androgyne; Gigi, hommage tout en fleurs blanches à l’héroïne de Colette ; Wilde, un jus élégant, aiguisé comme un aphorisme ; et enfin Orlando, nom du héros fantastique dans le roman éponyme de Virginia Woolf. Publiée en 1928, cette oeuvre dépeint la vie de Lord Orlando, courtisan favori de la reine Elizabeth I et doté d’une jeunesse éternelle, qui se réveille un beau jour dans le corps d’une femme.
La question du genre semble donc avoir participé à l’élaboration du concept d’Orlando, même si le parfum en lui-même ne se révèle pas plus unisexe qu’un autre, dans la mesure où n’importe qui peut (et doit) porter ce qui lui plait. Cependant, ce n’est pas un parfum trop « tranché » dans le sens où il ne cède effectivement pas aux clichés olfactifs qui, supposément, distinguent le masculin du féminin. D’ailleurs, le sillage puissant d’Orlando m’a réellement surprise la première fois que je l’ai senti. On est enveloppé par l’arôme d’une peau d’orange séchée très réaliste, soulignée de gingembre et comme piquée de clous de girofle. L’accord est entêtant, épicé ; il pourrait presque faire penser à un pot-pourri de Noël s’il n’était pas adouci par une note miellée, qui m’évoque plutôt un vieux parfum un peu gras ou le parfum camphré des tiroirs en bois d’un apothicaire. Suave et onctueux, c’est le baume du Pérou qui semble contribuer pour beaucoup au charme oriental feutré d’Orlando. Le patchouli et le bois de Gaïac apportent au parfum une certaine structure : après deux heures sur la peau persiste ce fond chaud et délicat, juste rehaussé de muscs : la symphonie olfactive des premiers moments a laissé la place à une douce mélodie boisée, vaguement mélancolique et légèrement différente chaque fois qu’on y pose le nez.

I discovered Jardin d’Ecivains when I smelled its latest fragrance, Orlando. Founded last year by Anaïs Biguine, the niche house offers perfumes inspired by literature and its characters. First there was George, who borrows George Sand its androgynous feel; Gigi, a bouquet of white flowers as an homage to Colette’s heroin: Wilde, an elegant juice, sharp like an aphorism, and then there was Orlando, Virginia Woolf’s fantastic hero from the eponymous novel. This book published in 1928 portrays the life of Lord Orlando, once the favourite lover of Queen Elizabeth I, gifted with eternal youth, and who wakes up one day in the body of a woman.
Gender matters seem to have participated in the elaboration of Orlando’s concept, yet the perfume in itself isn’t more unisex than any other, being agreed that anyone can (and, actually, should) wear whatever they feel like. Yet it isn’t a fixed perfume in the sense that it doesn’t give in to the olfactory clichés that, supposedly, make a fragrance either feminine or masculine. In fact, Orlando’s powerful trail really surprised me the first time I smelled it. I felt wrapped in the aroma of a very realistic dry orange peel, underlined by some ginger and riddled with cloves. The accord is heady and spicy; it could almost remind me of some kind of Christmas pot pourri if it wasn’t sweetened by a honeyed note that evokes some old perfume or the smell of an apothecary’s wooden drawers instead. Sweet and creamy, Peru balsam seems to largely participate in Orlando’s hushed oriental charm. Patchouli and Gaiac wood give the fragrance a certain structure: after two hours on the skin  this warm and delicate base lingers around, just tainted with musk: the olfactory symphony of the first moments turned into a sweet, woody melody, slightly melancholic and somehow always different each time I put my nose on it. 

85€/100ml.

http://jardinsdecrivains.com/

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un commentaire

  1. Ou es-tu allé les sentir ? Je rêve de sentir celui inspiré par Sand !

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