Francis Kurkdjian l’avait annoncé à Flair, au printemps: l’amyris et l’iris sont les deux ingrédients phare de son tout nouveau duo parfumé, Amyris, présenté à Paris chez Nose la semaine dernière. C’est son associé et co-fondateur de la maison, Marc Chaya, qui m’a présenté les jus en l’absence de Francis, resté aux Etats-Unis pour terminer leur tournée de lancement outre-Atlantique.
L’amyris est un arbre au bois jaune rosé, veiné de brun, dont la résine jaune-orangée, l’élémi, révèle après distillation une odeur d’agrumes veloutée, légèrement poudrée. Celui qu’utilise Francis Kurkdjian vient de Jamaïque, et c’est en le mariant au luxueux rhizome de l’iris de Florence qu’il atteint son but avoué : « exprimer le feu du soleil couchant ».
Amyris femme est surprenant : vibrant, lumineux, subtilement boisé, il s’annonce d’abord frais et hespéridé comme la fleur de citronnier et l’orange de Californie, presque vert. L’iris, lorsqu’il s’affirme quelques instants plus tard, est sublime, majestueux, poudré ce qu’il faut, presque crémeux. L’amyris apporte au jus sa profondeur et sa sensualité, sur fond de vétiver et d’ambre musquée. Aérien et élégant.
Amyris homme est un étonnant boisé frais, puissant et délicat à la fois. Il s’ouvre sur les notes aromatiques du romarin du Maroc, la douceur de la fève tonka et la note boisée raffinée mais persistante de l’amyris. Ce dernier épouse à merveille l’iris luxueux, qui confère une vraie douceur au jus. Une note chocolatée, aux légers accents noix de coco, lui fait gagner en richesse et en densité. Son sillage est subtil, perceptible de près seulement, ce qui en fait une heureuse exception dans l’univers souvent étouffant des parfums masculins.