Julie Massé est parfumeur chez Mane depuis 2010. Elle n’a pas grandi à Grasse mais au Japon, où elle a vécu jusqu’à l’âge de 5 ans. Diplômée de l’ISIPCA, elle a commencé sa carrière le nez dans les matières premières, au département Contrôle Qualité de Fragrances Ressources. Elle y a ensuite été parfumeur junior, sous l’aile de Pierre Bourdon, avant de rejoindre le département Fine Fragrance chez Mane, où elle pu exercer sa créativité aux côtés de Christine Nagel. Julie Massé vient de signer Blanc de Courrèges, un jus qui signe la renaissance des créations olfactives de la maison, et l’envol de la jeune (et charmante) parfumeuse.
Dans la vie de tous les jours, faites-vous confiance à votre flair?
Je suis quelqu’un d’entier. J’ai tendance à faire totalement confiance à mon instinct, mon feeling. Ils me trompent rarement. Je suis mon intuition, et elle me le rend bien.
Quel(s) parfum(s) portez-vous ?
Ma peau est mon outil de travail principal. Je ne porte que les parfums que je suis en train de travailler. Vivre avec mes créations me permet de suivre leur évolution et d’avoir un avis de mon entourage.
Quel endroit du monde laisse le meilleur souvenir à votre nez ?
A chaque voyage, je ramène toujours des souvenirs olfactifs. Le premier qui me vient à l’esprit est l’odeur intense et solaire de fleurs de frangipanier que j’avais pu sentir au Sri Lanka.
Quelle est la pire odeur que vous ayez jamais sentie ?
La pire odeur jamais sentie est aussi reliée à l’un de mes voyages. Lors de vacances en Indonésie, j’avais découvert un marché à Bali où les différentes odeurs formaient un tout insoutenable. Un mélange d’odeurs de viande avariée, de poussière et de saleté, mêlées à la moiteur ambiante. Un souvenir olfactif assez peu agréable!
A quoi votre nez vous est-il le plus utile quand vous n’êtes pas en train de travailler ?
Mon nez me sert tous les jours, pour découvrir de nouvelles senteurs, comme pour savourer de nouveaux goûts. A chaque nouvelle découverte olfactive s’ensuit une nouvelle émotion, voire même parfois une nouvelle inspiration pour une prochaine création! C’est là toute la magie de l’odorat!
Quelles sont les odeurs qui vous évoquent le plus de souvenirs ?
Une odeur me vient à l’esprit, celle du tatami. Ayant passé mon enfance au Japon, cette odeur me ramène à la maison où je vivais avec ma famille. Une odeur légèrement boisée sèche très naturelle, à laquelle je suis attachée.
Ca sent quoi chez vous ?
Mon chez moi a une douce odeur de fleur d’oranger et d’Orcanox®, un captif Mane qui a une odeur de bois ambré. Ce parfum est diffusé par quelques bougies, disposées un peu partout dans mon appartement.
L’odeur d’une personne peut-elle influencer vos sentiments à son égard ?
En réalité, l’inverse se produit. Les sentiments que j’ai à l’égard d’une personne vont influencer mon opinion sur son parfum. Il suffit qu’une personne que j’aime beaucoup porte un parfum pour que je l’apprécie. La personne et son parfum vont alors former un tout indissociable auquel je reste attachée.
Quelle est la pire faute de goût olfactive ?
En tant que parfumeur, j’essaie de ne pas avoir d’idées préconçues sur les goûts olfactifs, pour toujours me dépasser, et essayer de nouveaux accords, de nouvelles associations d’odeurs. L’essentiel est de toujours oser, de ne pas avoir peur que le résultat ne sente pas bon. Cela peut réserver de bonnes surprises.
Et l’avenir, vous le sentez comment ?
Pour le moment, l’avenir a un parfum d’iris et de patchouli, l’accord principal de Blanc de Courrèges! Qui sait comment il sera parfumé par la suite…!